Démocratie, son lien avec l'eschatologie chrétienne

Le Messie et son Prophète

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                 Démocratie, Révélation (judéochrétienne)
                                         et laïcisme

Les confusions et les contrevérités grossières sont devenues monnaie courante aujourd’hui, que ce soit dans le sens d’une confusion entre laïcisme et démocratie ou à l’inverse d’un amalgame entre christianisme et système autoritaire. Cet article récent en témoigne. Le problème de fond est l’ignorance assez générale de l’eschatologie chrétienne, qui donne la clef de la laïcité et de la démocratie.
   Notre site a déjà exposé la problématique de celle-ci. Voici la réponse qui a été donnée à l’article et, plus généralement, aux confusions susdites.

Il faut se souvenir d’abord de ce que la démocratie moderne naît de l’expérience des villes émancipées du Moyen-Âge, pas de la Grèce antique… où elle n’a jamais existé que durant 40 ans ! Le sociologue agnostique Léo Moulin, passionné par ces questions, a bien mis en lumière la source qu’a constitué le modèle religieux (surtout augustinien et dominicain) : les villes y ont trouvé leur modèle… et leur esprit.

En effet, leurs pratiques électives furent calquées sur celles des ordres religieux mendiants : élection où tous ont droit de vote (secret), système à majorité simple ou qualifiée, etc. L’expression « blackbouler » vient même de là : on utilisait parfois pour voter des boules blanches (oui) ou noires (non). Quant à l’esprit de la démocratie, les sources sont spécifiquement chrétiennes :

•— l’idée que chaque chrétien a le droit de participer aux décisions, car l’Esprit Saint est donné à chacun ;
•— l’idée que la gestion du « temporel » ne relève pas d’un programme a priori, et doit donc être l’objet de débats, car il n’y a pas de société idéale possible tant que le Christ n’est pas venu dans la Gloire.

À la différence de l’Islam, qui le programme consiste à imposer sa Charia au monde, la Révélation chrétienne ne vise pas sur terre une prise de pouvoir mais la préparation du Jugement lié à la Venue glorieuse ; dans cette attente, la société inspirée par le christianisme est donc ouverte à toutes les altérités légitimes, ce qui est la base et l’origine de la laïcité.

Il paraît donc erroné de poser la question [dans l’article récent] : “Là où s’engage l’absolu, y a-t-il place pour le débat ?” Une telle « analyse » paraît être celle d’un laïcisme… assez dépassé. Quel débat y a-t-il dans nos « démocraties » où le pouvoir médiatique est confisqué par quelques cercles restreints qui débattent… entre eux et établissent une longue liste de sujets tabous ? À l’inverse de la Suisse et de ses votations, tout est fait pour que les gens aient le moins possible à donner leur avis. La démocratie ne subsiste plus, tant bien que mal, qu’à l’échelle locale. Du reste, une « démocratie » peut-elle se prétendre porteuse d’un programme de salut social ou de « progrès » sans se renier et devenir totalitaire ?

Quant à parler de “l’attirance des catholiques pour les régimes autoritaires”, on ne peut douter… que ce soit l’opinion dominante dans les médias d’aujourd’hui. Qu’y a-t-il de vrai dans cette affirmation péremptoire ? Si au moins on évoquait la communistophilie qui a guidé bon nombre d’intellectuels chrétiens et d’ecclésiastiques complexés dans les années 50 à 90 ? Ou l’islamophilie actuelle ? Faut-il penser que les systèmes communiste ou islamique suscitent l’envie de certains chrétiens qui rêvent d’une efficacité révolutionnaire en ce monde, en oubliant que nous ne pouvons que préparer un monde meilleur, non le réaliser (il faudrait pour cela que la Venue glorieuse ait déjà eu lieu) ?

Le drame vient du fait que les chrétiens n’ont pas fait le procès du système communiste, qui a commis des atrocités pires encore et en plus grand nombre que le nazisme ; il faut dire que, à partir de septembre 1989, ce dernier a été opportunément ressorti pour empêcher justement un tel procès. La purification dont Jean-Paul II parlait parfois n’a pas eu lieu. En son lieu et place, on trouve aujourd’hui une multitude de procès d’intention contre l’Eglise, en rapport avec les « maux » médiatiques du moment (la pédophilie, Hitler, etc.).

Cet état de fait a rendu les chrétiens très fragiles face aux sirènes idéologiques actuelles. Souvenons-nous des paroles de St Paul : “C’est par vous que le monde sera jugé” (1Co 6:2)… et non pas l’inverse.

Voir l’article de référence (ici au format PDF) : eschatologie de la Révélation et problèmes.

                                       
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