Le Messie et son prophète - rapport christianisme-islam

Le Messie et son Prophète

Aux origines de l'Islam

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L’expansion du primo-islam : antichristianisme et erreur
stratégique précipitent l’empire sassanide vers sa ruine

 

 

Pierre Perrier, avec Edouard M. Gallez et Georges Belon

Table des matières

La lutte pluriséculaire entre les empires romain et perse. 2
Le regroupement des forces arabes. 5
La Chine aux prises avec les nomades. 6
Les cavaleries arabes regroupées s’offrent un empire. 8
La cavalerie perse sauve la Chine. 9
Conclusions. 10 

Introduction-résumé :

               Dans la première moitié du VIIIème siècle, un perturbateur venu d’Arabie va modifier en profondeur l’équilibre des empires, qui s’était constitué au fil des siècles sur la surface de l’immense bloc eurasiatique entre Rome, la Perse, et la Chine : l’islam. Et ces changements, obtenus par la force des armes, vont perdurer jusqu’à aujourd’hui, scellant des blocs civilisationnels tels que nous les connaissons encore.

               Si à l’orient la Chine a su maintenir ses particularités et tenir en lisière les peuples nomades, en leur infligeant parfois quelque lourde défaite, notamment en 640 avec la prise de Turpan et l’annexion du bassin du Tarim, au nord du fameux désert du Taklamakan, l’Empire romain a vu deux siècles plus tôt sa partie occidentale sombrer sous les vagues des invasions germaniques. Par suite de cet écroulement, les réservoirs de combattants habituels italiques, gaulois, ou ibériques ne fourniront plus leurs contingents aux armées tenant l’Empire romain d’orient. Et quand la guerre va reprendre entre cet empire affaibli et celui des Sassanides, elle n’aura pour effet que d’épuiser ces deux puissances. Cette situation favorisera la tempête en provenance des déserts d’Arabie qui les ruinera toutes les deux.

C’est dans ce contexte que se situe l’invasion davantage « arabe » que « islamique » de la Perse, cœur de l’empire sassanide, au départ de Hira, aux confins du désert, en 635. Nous indiquons « islamique » entre guillemets, car les Arabes, parmi lesquels beaucoup sont christianisés, ne se disent encore nullement disciples de « l’islam » (les termes de « islam » et de « musulmans » n’apparaîtront qu’au cours du VIIIe siècle comme autodésignations). En tout état de cause, la défaite de la Perse paraît surprenante face à quelques hordes arabes. Nous aurons à considérer, parmi les conséquences désastreuses de son antichristianisme, un terrible aveuglement stratégique.

               Le contexte de cet aveuglement se situe au plan géostratégique, où s’affrontent deux mondes, le nomade et le sédentaire, l’un sauvagement prédateur, l’autre incroyablement riche. Aussi longtemps que les armées du riche sédentaire sont suffisamment fortes pour le protéger des agressions des peuples nomades, tout va bien. Sa capacité de réaction rapide repose sur une cavalerie nombreuse et bien entraînée – on ne sait jamais où l’agresseur va frapper. Tel est le souci traditionnel des empires perse et chinois, ce dernier étant régulièrement confronté aux attaques de tribus mongoles montées sur leurs petits chevaux.

               Il faut savoir que la Chine et la Perse sont de bons alliés commerciaux, et qu’elles ont une frontière commune au Ferghana, une large vallée partagée aujourd’hui essentiellement entre le Tadjikistan et le Kirghistan – à l’époque, elle se rattachait au monde perse.


Par Uwe Dedering — Travail personnel, CC BY-SA 3.0 [lire Altaï à la place de Alaï]
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               Or, la Chine va demander l’aide de la cavalerie perse, montée sur des grands chevaux (ce qui donne un avantage déterminant en cas de grandes batailles) − les Chinois s’en étant trouvé dépourvus à un moment donné (nous l’expliquerons plus loin). Se croyant dans un monde en paix après les accords avec les Byzantins et le calme apparent qui s’ensuit, le « roi des rois » (titre de l’empereur de Mésopotamie) va leur envoyer cette cavalerie (la Chine sera sauvée). Mais elle lui fera défaut quand il en aura le plus besoin, face aux cavaliers arabes.

               Cette erreur constitue un facteur déterminant que les historiens ne semblent pas avoir pris en compte jusqu’à maintenant – ni, on s’en doute, le facteur induit par les conséquences de l’antichristianisme semant la corruption dans les esprits.

La lutte pluriséculaire entre les empires romain et perse

               Entre le IVème et le VIIème siècle on assiste à une accalmie dans les affrontements entre Perses et Romains. Comme la paix est établie par ailleurs entre la Chine et l’empire sassanide, c’est une période faste pour le développement du commerce tout au long des fameuses routes de la soie.

               Cependant, à l’ouest, le Basileus Maurice doit faire face à l’invasion de peuplades venues du nord : Avars, Serbes et Bulgares déferlent sur les Balkans. Comme il a pu aider à l’installation de Khosro II comme roi des rois (590 – 628) dans l’empire voisin, il entretient des liens d’amitié avec lui, gage de paix entre les deux puissances. Byzance ne se bat alors que sur un front.

               Malheureusement, cette situation va changer complètement, lorsque Maurice est assassiné et remplacé par le fort peu diplomate Phokas, en 602. Khosro II prétend alors venger la mort de son ami au moment même où le nouvel empereur byzantin doit faire face une fois encore à une invasion venue du nord. En 604, une imposante armée perse s’avance vers Constantinople et, en 605, elle prend la ville d’Edesse, s’assurant ainsi de la partie orientale de l’empire romain. Après cette victoire facile, elle pénètre en Anatolie et progresse rapidement vers la capitale byzantine au travers de campagnes désarmées.

               La prise d’Edesse, ville fortifiée, chrétienne et très riche, est l’occasion d’importants massacres perpétrés par les troupes auxiliaires arabes qui s’abandonnent à une violence extrême et s’emparent d’un très important butin. Les Perses installent alors à Edesse un gouverneur qui s’entoure de juifs rabbiniques pour assurer l’administration de cette vaste contrée et lever l’impôt sur les malheureuses populations épargnées par les massacres.

               En vieillissant Khosro est devenu un zoroastrien convaincu, persécuteur de chrétiens. Il s’applique notamment à détruire leur clergé, d’autant plus que la conversion massive des partisans de Mazda au christianisme l’exaspère. Aussi rallie-t-il la hiérarchie mazdéenne, menacée dans son existence même par la fuite de ses ouailles, à sa politique de persécution envers les chrétiens.

               Dans l’armée perse, on trouvait alors une proportion importante d’Arabes dans l’infanterie comme dans la cavalerie légère (ils montaient de petits chevaux blancs rapides et endurants). Le gros des forces restait cependant composé de l’imposante cavalerie lourde, montée sur les grands chevaux de la vallée du Ferghana. C’est elle qui assurait l’effort principal lors des grandes batailles.

               Les forces perses s’installent alors aux environs de la ville de Hira face à l’armée byzantine qui se masse au nord de Damas. De nombreux volontaires attirés par la promesse d’un butin exceptionnel ont rejoint l’armée perse, notamment après la chute d’Edesse, cette place forte considérée, en dépit de sa population largement sémite, comme le verrou de l’Anatolie romaine.

               Phokas, ce centurion porté au pouvoir à l’occasion d’une sédition militaire, est chassé du trône en 610 et tué par la foule alors que sévit une famine… C’est alors que le nouvel empereur, Héraclius, un général rendu célèbre par ses succès en Afrique contre des populations rebelles, doit enrayer une nouvelle vague d’invasions qui menacent Constantinople en progressant le long du rivage occidental de la Mer noire. Profitant de cette alliance de revers opportune, le roi des rois se prend alors à caresser l’espoir de rendre à l’empire sassanide le littoral oriental de la Méditerranée et d’annexer le riche delta du Nil – et par Alexandrie, de retrouver un large accès à la mer perdu depuis Alexandre et Pompée.

               La situation à laquelle doit faire face Héraclius est complexe. Plusieurs armées l’assaillent. Aussi va-t-il avoir à livrer une série de batailles tout au long des vingt-deux années d’affrontements avec les Perses. Tandis qu’une première armée perse s’avance vers Constantinople après s’être emparée du nord de la Mésopotamie et de l’Arménie, une autre est lancée vers Damas et Jérusalem qui seront prises respectivement en 613 et 614. La nouvelle de la chute de la ville sainte va consterner la chrétienté tout entière, frappée par l’ampleur des massacres perpétrés par les troupes auxiliaires des Perses. Un contingent de 20 000 juifs en particulier a largement participé à la conquête de la ville, tandis que certains de leurs coreligionnaires présents derrière les murailles de la ville chrétienne vont collaborer de toutes leurs forces à sa chute. Une fois la ville tombée par trahison, les vainqueurs se livrent à de terribles massacres qui feront plus de 60 000 victimes. Laissée à un gouvernorat juif rabbinique, la ville voit détruire ses palais et églises, notamment la Basilique du Saint Sépulcre.

               Le bilan de la guerre en Palestine s’avère catastrophique pour les Byzantins qui ont encore à faire face à l’armée perse qui depuis l’Arménie, s’en prend au nord de l’Anatolie et parvient même à mettre le siège devant Constantinople.

               Pendant ce temps, l’armée perse opérant au sud continue sa progression et entre en Égypte en 616. Après s’être installée dans le delta, elle poursuit vers Alexandrie, conquise en 619, menaçant ainsi de couper les Byzantins de l’une de leurs principales sources d’approvisionnement en blé.

               Héraclius, après avoir arrêté les envahisseurs en Thrace et s’être suffisamment renforcé en Asie mineure, contre-attaque vers le nord de l’Anatolie, reprenant la Cappadoce et le Pont (620 – 621). Puis il passe en Galatie et écrase les Perses à Issus en 622. Il se retourne alors à nouveau vers le cœur de la Syrie où les habitants, fatigués des exactions des Perses et de leurs alliés, l’accueillent en sauveur (y compris les commerçants juifs qui lui offrent de l’argent pour qu’il ferme les yeux sur les exactions de certains de leurs coreligionnaires).

               Face à ce revirement de situation, les Perses tentent de se rallier les populations de la Terre sainte encore sous leur domination, en se débarrassant de « l’aide » de leurs auxiliaires arabes et juifs devenus insupportables à ces mêmes populations massacrées et rançonnées à loisir. Sentant le vent tourner, certains de ces auxiliaires prennent la route de l’exil, vers une oasis bien connue dans le désert, où ils retrouveront des cousins arabes et … juifs non rabbiniques. Ici commence ce qui, bien plus tard et après quelques métamorphoses, sera appelé l’islam. Cette histoire est désormais connue des chercheurs sérieux, qui apportent leur propre éclairage, notamment au point de vue géostratégique – certains ont relevé qu’au sud, l’Ethiopie a essayé de profiter de la situation, mais elle n’aura jamais qu’un rôle marginal, et c’est un tel souvenir complètement déformé qui créera un légendaire voyage de Mahomet dans ce pays, au départ de La Mecque.

Cependant, le public ne risque pas d’être largement informé par ces découvertes. On aura compris que l’oasis du désert mentionnée plus haut est Yathrib (renommée plus tard en Médine), que l’année 622 est au fondement de cet « exode » de la Syrie vers Yathrib qui sera appelé « hégire », et que La Mecque, ville supposée exister depuis avant Abraham et avoir été le point de départ de cette hégire, devrait d’abord avoir existé au temps de Mahomet[1]. Les pouvoirs actuels, qui font de l’islam une religion privilégiée en Europe et y introduisent la charia par l’instauration de tribunaux islamiques plus ou moins officiels et par des poursuites judiciaires contre toute critique de l’islam, ne sont pas enclins à favoriser la recherche historique et son écho dans le public…

               Mais revenons à la guerre de reconquête que mène Héraclius. Celle-ci amène le gros des forces perses à reculer jusqu’au cœur de leur vaste empire – elles emportent un important butin au milieu duquel les reliques sacrées, notamment la vraie croix ôtée de son sanctuaire, dans le but d’en tirer une très forte rançon[2]. Las ! La déroute finale des troupes perses ne permettra pas d’en tirer tout le profit que l’on en espérait...

               Héraclius soumet en effet les troupes du Roi des rois à une pression constante, les battant notamment à Hira, en 623, avec l’aide précieuse de ses contingents ghassanides, des tribus arabes du Cham christianisées et fidèles jusqu’alors à l’alliance byzantine. En 625, après la reconquête d’Edesse, toute l’Arménie échappe à la domination perse. Enfin, en 626, l’armée perse du nord est obligée de lever le siège de Constantinople, et elle se replie en désordre à travers l’Anatolie. Les Turcs du Caucase, changeant d’alliance, vont alors attaquer les Perses à leur tour et participer avec les troupes romaines au ravage de l’Assyrie perse. En 627, Héraclius entre au cœur de l’empire sassanide et bat une troisième armée perse à Ninive à l’entrée de l’hiver. Il va passer Noël à Kirkouk tandis que Khosro II fuit vers Ctésiphon, sa capitale sise plus au sud sur l’Euphrate, où il va être assiégé dès le mois de janvier 628.

               Devant la défaite, les troupes perses se révoltent. Khosro II doit laisser le trône à son fils Khavad II qui s’empresse de demander la paix. Un traité est signé sur la base du « statu quo ante bellum », comprenant la restitution de la vraie croix et des autres reliques pillées. C’est l’occasion de transférer à Constantinople ces reliques si disputées afin de leur offrir l’abri des murailles d’une ville jusqu’alors inviolée. C’est aussi l’occasion d’y organiser une imposante « fête de la Croix » pour l’y accueillir.

               Cette guerre, terrible, la dernière que se feront deux empires, adversaires inséparables depuis des siècles, a été l’occasion pour les ennemis irréductibles de la foi chrétienne de se livrer à des destructions irréparables, essayant par là de détruire à jamais tout vestige marquant le passage du Christ sur cette terre éternellement sainte. Les travaux des historiens comme des archéologues tendent à prouver que la violence la plus extrême s’y donna libre cours, avec notamment pour objectif l’annihilation des chrétiens et jusqu’à celle du très Saint Nom du fondateur de l’Église universelle.

Le regroupement des forces arabes

               Lorsque les Byzantins réadministreront leurs territoires, ils se rendront compte de l’état de ruine laissé par vingt-deux années de guerre, en particulier en la Syrie romaine et en Terre sainte. Les principaux auteurs de ces déprédations sont les anciennes troupes auxiliaires des Perses composées d’arabes, de juifs rabbiniques et de juifs non rabbiniques (qui s’appelaient « nazaréens » et qui se sont repliés sur Yathrib-Médine, voir note 1). Khosro II, mû par son aversion pour tout ce qui porte le nom de chrétien, leur avait laissé le champ libre dans ces contrées chrétiennes (et avait même confié la gouvernance de Jérusalem aux juifs rabbiniques).

Du côté des Arabes, qui ont pris goût à la guerre et ont constaté l’importance de leurs forces (peu importe de quel côté ils se battaient), c’est l’attente… qui ne va pas durer longtemps. Parti de Yathrib, en 629 ou début 630, une petite armée judéo(nazaréno)-arabe s’avance jusqu’au sud de la Mer morte où elle se fait battre par une troupe romaine (aidée par des auxiliaires), événement dont on trouve une trace, largement réécrite, dans les récits islamiques (et des allusions dans le début de la sourate 30 du coran). Le sens de cet événement dépasse la géopolitique, nous indiquerons seulement qu’il s’agissait de la première tentative « médinoise » de conquérir Jérusalem.

               Du côté perse, un jeune empereur de vingt-cinq ans, Yazgard III (632-651), petit-fils de Khosro II, entreprend la réorganisation du pays. Ses troupes emmenées par un général ardent, le remarquable Rostan, repoussent d’abord les razzias venues d’Arabie en s’appuyant sur Hira, cette ville forte aux portes du désert. Ces poussées guerrières, essentiellement animées par le souci du butin, sont principalement le fait des cavaliers des anciennes troupes auxiliaires réfugiées hors des empires trop épuisés alors pour songer seulement à se les attacher en les soldant ! Le premier souci de Yazghard III est de restaurer ses finances ruinées par la guerre et les obligations du traité de paix. Il s’attache d’abord à réparer le réseau de canaux nécessaires à l’acheminement des fournitures vivrières dans l’empire, puis à ouvrir de nouveau les routes de la soie afin de rétablir le fructueux commerce avec la Chine dont, natif d’une satrapie orientale proche du Taklamakan, il se sent particulièrement proche. Les deux empires cultivent par ailleurs la solidarité des puissances installées contre les nomades fauteurs de troubles. En effet, si les Perses doivent faire face aux incursions arabes, les Chinois ont à faire face aux inquiétantes tribus du nord turco-mongoles − en 659, ils infligeront une défaite définitive au grand khaganate, mais celui-ci sera remplacé plus tard par d’autres royaumes des steppes également menaçants.

               De leur côté, les « Grecs » vont replier le gros de leurs troupes jusqu’à Antioche et en Anatolie, s’appuyant dès lors sur leurs troupes auxiliaires arabes ghassanides pour garder les vastes espaces désertiques du sud.

               Comme le conseille le fameux précepte latin « si vis pacem, para bellum ». Comme nous l’avons signalé dans l’introduction, les Rois des rois s’étaient dotés d’une cavalerie lourde, elle-même soutenue par des contingents de cavalerie légère d’archers à cheval, capable de rivaliser avec celle des meneurs de razzias. Cette cavalerie lourde était composée de chevaux puissants caparaçonnés pour résister aux flèches et capables de porter des hommes cuirassés dans un galop de charge impressionnant autant qu’irrésistible : aucune infanterie, notamment l’infanterie légère des peuples nomades, n’était capable d’y résister. Et les Perses peuvent normalement compter sur leurs alliés arabes Lakhmides. Bref, après le retour de la paix, les razzias sont aisément repoussées – tant du côté perse que du côté romain. Au moins dans les débuts. Car la paix n’est qu’apparente, et c’est ce qui va tromper le jeune roi Yazgard III.

La Chine aux prises avec les nomades

               En 626, cent mille Turcs venant du nord envahissent l’empire chinois. Le jeune et bouillant Tang Taizong, empereur de 626 à 649 (le second de la dynastie Tang), parvient à les contenir et à faire la paix. Mais l’alerte a été chaude.

               Par ailleurs Sassanides et Chinois rétablissent des liens d’amitié après l’échange d’ambassades en 628. La situation générale du cœur du continent semble se stabiliser quand une famine apparaît en Chine suite à une épidémie ravageant les troupeaux et vidant d’hommes les provinces. La cavalerie lourde chinoise semble avoir particulièrement souffert de ces conditions sanitaires jusqu’à avoir été pratiquement éliminée. La province du Ferghana – Wusun en chinois – marche frontière de l’empire perse, produit seule ces chevaux lourds et puissants indispensables à la cavalerie lourde. Mais il faut du temps pour les élever et les dresser. Taizong demande dès lors l’aide du Roi des rois qui entrevoit là l’occasion de renflouer ses finances en cédant aux Chinois ses propres chevaux et même leurs cavaliers ! Ainsi faisait-il une opération des plus profitables non seulement en vendant sa cavalerie lourde, mais en faisant l’économie pour ses finances de son entretien…

Il faut noter que les cavaliers perses sont en majeure partie originaires d’Arménie ou de la province de Sogdiane, proche du Ferghana, en tout cas pratiquement tous de religion chrétienne. On peut dater leur départ de Perse de 633 ou 634, puisque les annales chinoises notent leur déploiement au service actif pour l’année 635. Ce fait est d’ailleurs confirmé par la « stèle de Xian », érigée dans le monastère chrétien assurant l’aumônerie du camp de cavalerie de Lou Guan Tai, à l’ouest de Xian (Chang’an).

Soulignons aussi que l’habitude chinoise de se fournir en grands chevaux au Ferghana – de l’autre côté de cols situés à plus de 4 000 mètres d’altitude – avait déjà plus de cinq siècles. Elle remonte au mariage de Liu Ying, l’un des fils de l’empereur Guang Wudi (qui règne de 25 à 57), avec une princesse du Ferghana. Ce prince Ying devint gouverneur de la province maritime de Chu où se trouve le seul port de haute mer de Chine, Hai Zhou (Lianyungang), tandis que son demi-frère Ming-Di devenait empereur, le premier empereur Han à régner sur toute la Chine. Or tout indique que la femme de Ying était juive, de la tribu de Manassé implantée au Ferghana[3] : c’est elle qui accueillit l’apôtre Thomas quand il arriva à Hai Zhou, et elle joua un grand rôle dans la conversion de son mari, qui devint un ami de l’apôtre[4]. De là, l’habitude d’importer, du Ferghana des chevaux, mais aussi des soldats pour former une garde d’élite ; plus tard, leur christianisme majoritaire est une indication de la conversion de la tribu de Manassé à la foi des apôtres, sans doute très tôt.

Dans le même ordre d’idée, la « pagode » de Da Qin, de l’époque des Tang, conserve deux sculptures dont l’une est la copie de la Nativité (telle que représentée dans la frise de Kong Wang Shan, voir note 4) et l’autre rappelle la venue de Thomas, porteur de l’évangile traduit en chinois, à Luoyang, capitale des Han à cette époque. Dans « Les Évangiles de la route de la soie » un voyageur anglais, Martin Palmer, nous rapporte son échange avec une vieille femme à l’occasion de sa visite de cette « pagode » bouddhiste. Il s’avise alors que la mémoire locale nourrie par la tradition et incarnée par cette vieille femme attribue cette « pagode » à des prédicateurs chrétiens « venus de l’ouest ». Là se croisent deux traditions chrétiennes qui n’en font qu’une, celle venue de Bactriane par la route terrestre de la soie, l’autre venue de l’est, du port de Hai Zhou – donc par la route maritime de la soie −, là où a débarqué l’apôtre Thomas. Le Taoïsme se formera en empruntant beaucoup de pensées de la sagesse chrétienne, et même il aura recours à des formules “magiques” qui s’avèrent être de l’araméen (comme l’abracadabra de nos enfants) : l’une d’entre elles invoque la Trinité constitué du Dieu du Ciel, de l’Esprit de Sagesse, et du Rabban Ishoh (Rabbi Jésus)[5].

Les empires au 1er siècle (l’empire kouchan disparaît par la suite)

               Contre les incursions armées de ses voisins nomades du nord, la Chine comptait sur la protection de sa « grande muraille », mais celle-ci, abritant çà et là des garnisons, ne présentait pas une défense homogène tout au long de son étendue, ni en hauteur, ni en résistance. Ainsi fut elle submergée, voire détruite, en plusieurs occasions, à plusieurs endroits. Il fallait aussi une armée prête à faire face rapidement à toute incursion, et, bien sûr, la cavalerie y jouait un grand rôle. Avant la dynastie Tang qui verra la fin de l’empire sassanide, se situe la courte dynastie des Sui (581-618), fondée par un ancien général chargé de la défense du nord, lui-même, originaire de ces contrées du nord de la Chine, où il avait passé un temps de formation dans un monastère arménien – sa sagesse et la paix qu’il instaura, redonnant à la Chine sa grandeur, laissent penser qu’il était chrétien.

               On le voit, le christianisme n’est pas étranger à la géopolitique, sous différents aspects – qui sont parfois ceux d’une persécution de la part d’un pouvoir aveuglé et totalitaire. En tout cas, en achetant la cavalerie lourde des Perses, la Chine mettait son allié dans une situation de fragilité, dont les Arabes ont certainement pris conscience à un moment donné.

Les cavaleries arabes regroupées s’offrent un empire

               Dans sa strate primitive (la suite étant constituée d’ajouts tardifs), le « pacte de Médine » fait état d’une coalition judéo-arabe qui tenta le coup de force contre la Terre sainte de 629. Après son échec, cette coalition va se tourner vers des proies apparemment plus faciles, la Syrie (dont beaucoup de membres sont originaires[6] et qu’ils connaissent donc bien) et l’empire perse. Il suffira d’un chef, Umar, appuyé sur quelques fidèles lieutenants, les Khaled, ou les Amir, chefs de guerre qui deviendront des gouverneurs, mais la condition préalable est de fédérer les indociles tribus arabes. L’histoire des guerres de soumissions de ces tribus est encore à écrire ; il est clair cependant que le ciment de l’unité des tribus arabes fut à la fois religieux-eschatologique et… nourri par la perspective du butin. Tous les coranologues ont relevé ces perspectives de fond dans le coran, même s’ils ne s’accordent pas sur le reste.

Ainsi, après quelques assassinats (dont probablement celui de Mahomet[7]) émerge Umar, guerrier expérimenté. En 634, il est victorieux contre les Romains à Gaza – la Terre sainte passe sous son contrôle, sauf Jérusalem qui résiste −, et en 635 Damas se livre aux « Mouhajiroun », comme ils se nommaient alors (= ceux qui ont fait l’hégire-hijraou sont en train de la faire !). En 636, ces « Magarites » (comme l’écrivaient les Byzantins) sont vainqueurs sur le Yarmouk, frontière actuelle entre Syrie et Jordanie. La trahison des alliés arabes des Byzantins, les Ghassanides, a fait pencher la balance de leur côté.

Entretemps, l’espèce de coalition arabe s’était déjà tournée vers la Perse, et d’abord vers Hira, où eut lieu une bataille au cours de laquelle les Lakhmides, ces auxiliaires arabes des Perses, fidèles jusqu’alors, trahirent également en passant à l’ennemi. En 634, les Perses tiennent leur revanche lors de la bataille dite « du Pont ». Mais après 636, les Arabes peuvent concentrer leurs forces contre le Roi des rois, et, dans les dix années qui suivent les satrapies de l’empire tombent les unes après les autres. En 637, Séleucie-Ctésiphon, la capitale du Roi des rois, est été prise et dévastée. Les Arabes assèneront le coup de grâce en 643 à Néhavend.

               Quant à Jérusalem, qui n’attend plus aucun secours, l’évêque Sophrone négocie sa reddition en 638, pour éviter les massacres perpétrés en 614. Umar, qui n’est pas présent à ce moment-là, y entrera quelques mois plus tard et y permet à des « juifs » (les textes ne précisent pas lesquels) de rebâtir un Temple en forme de cube (en bois) – qui n’a rien à voir avec ce qu’on appelle aujourd’hui la « mosquée d’Umar » qui est octogonale, en dur et construite plus tard sur le même emplacement par ‘Abd El-Malik.

Enfin, les « Arabes » s’emparent d’Edesse en 639, et une expédition commandée par Amir soumet l’Égypte en une seule bataille en 640, non sans la trahison de Byzantins eux-mêmes. Aux yeux de l’historien, l’ensemble du Proche-Orient est tombé au pouvoir du « primo-islam », mais la réalité semble beaucoup plus complexe[8]. Des chercheurs ont relevé notamment que les premières monnaies supposées « musulmanes » reprennent des symboles des monnaies byzantines, y compris la croix, ce que certains analysent (compte tenu d’autres éléments) comme un phénomène de décolonisation, avec toutes les ambiguïtés qui l’accompagnent.

La cavalerie perse sauve la Chine

               Du côté de la Chine, en 640, la cavalerie lourde de la Perse achève une campagne de restauration de la souveraineté de l’empire jusqu’au bassin du Tarim. Celle-ci s’impose par une victoire décisive qui va enrayer pour deux générations les rapines des Hong-Nou menées à la manière des Huns aux dépens des commerçants chinois sur les chemins menant vers l’Europe. Cette importante victoire est acquise sous les murs de Tourfan qui passe de la domination des tribus des Turcs orientaux à celle de l’empereur de Chine. Tout le bassin du Tarim retombe ainsi dans l’orbite chinoise, et cette voie d’été empruntée par le commerce des routes de la soie reprend alors toute son importance. Les Chinois portent ainsi notablement vers l’ouest leur nouvelle frontière mais ne comprennent pas immédiatement qu’ils ont intérêt à intervenir dans l’empire perse.

               Or il est tard. Après la défaite de Néhavend, le malheureux empereur de Perse se réfugie à Merv, après avoir fait appel en vain à une intervention rapide des Chinois. Il y sera massacré par les Arabes. Sa femme étant apparemment chrétienne, il y est enterré par l’évêque du lieu. Son fils Péroz sauvera sa tête en demandant la protection des Chinois et en allant faire hommage à l’empereur de Chine. Il sera confirmé dans ses possessions, aux frontières de la Perse et de la Chine, en devenant « Général des gardes du flanc droit » pour le compte de l’empereur de Chine. Mais jamais il n’obtiendra une armée pour restaurer son pouvoir sur la Perse.

               Ce n’est qu’un siècle plus tard qu’eut lieu l’affrontement, inévitable, entre les musulmans, persuadés d’être ceux à qui le « monde appartient » au nom de Dieu, et l’armée chinoise basée à Tachkent, en pleine Asie centrale. Ce sera la bataille de la rivière Talass, en 751, et ce sera une défaite pour les Chinois. Quoique n’ayant jamais été en mesure de soumettre l’empire chinois par les armes, l’islam s’y attaqua (la Chine perdit peu à peu son influence en Asie) et y pénétrera religieusement (bien après le VIIème siècle). Certes, l’islam y restera marginal, mais, avec les Ouighours, il constitue un immense problème auquel est confrontée la Chine contemporaine. Une tendance profonde de la Chine est certes de préférer le commerce à tout ; mais un manque de compréhension de la réalité religieuse et géostratégique − en particulier de l’islam − peut conduire à des erreurs lourdes de conséquences.

Conclusions

               En persécutant les chrétiens, le roi des rois Khosro II minait son propre empire. Dans sa folie anti-chrétienne, il s’était imaginé être le restaurateur d’un néo-zoroastrisme qui ne tenait pas la route et qui sera facilement balayé par l’islam. Auparavant, deux de ses prédécesseurs s’étaient illustrés dans leur haine des chrétiens, Hormisd II (302-309) et Shapour II (309-379), qui avaient assassinés de nombreux fidèles et presque toute la hiérarchie de l’Église d’Orient présente en Mésopotamie.

               La christianophobie est irrationnelle, à l’inverse de l’opposition à l’islam. Les chrétiens ont toujours été de fidèles citoyens, y compris dans les adversités, et menant une vie bien plus morale et juste que les autres, en promouvant le service des autres. Il n’y a pas d’autre ressort au développement d’une civilisation, qui autrement sombre dans le tribalisme ou, plus généralement, devient une jungle de corruptions. Comme tel, aucun pouvoir politique ne devrait persécuter les chrétiens. Mais ces autorités politiques sont souvent manœuvrées par des intérêts occultes, dont le seul but est non le développement de la civilisation mais l’asservissement des autres, jusque dans leur vie privée, intime et spirituelle.

               L’islam est dans ce cas. La coalition hétéroclite formant le primo-islam a laissé croire à beaucoup que le pouvoir nouveau serait au moins aussi tolérant que l’ancien, mais les nombreux massacres commis dès l’abord montraient déjà le fond du mouvement – et le Coran, qui est plus tardif dans son ensemble − reflète bien son antichristianisme fondamental, quitte à ce que des régions entières, auparavant bien irriguées, deviennent des déserts et que des villes y soient abandonnées. Perse et Syrie, soumises au même pouvoir, connaîtront ainsi une même évolution, avec des alternances de paix civilisatrice et de violence débridée, celle-ci toujours justifiée par des revendications religieuses islamiques.

               La concentration soudaine des forces de cavalerie légère arabes, déjà aguerries au cours de l’interminable guerre entre les grands empires du temps qui les utilisèrent largement chacun dans le cadre de leurs forces auxiliaires, va entraîner un maelström guerrier auquel rien ne sera en mesure de résister, notamment en des contrées déjà ruinées.

               A cette vitesse d’exécution la cavalerie musulmane va s’ajouter l’utilisation de la terreur à grande échelle. Tout ce qui espère pouvoir résister sans en avoir la réelle possibilité est anéanti, les villes détruites, les combattants massacrés. Il faut un courage que rien n’ébranle pour s’opposer à une telle furie. A cela s’ajoute l’acquisition au fil du temps d’une réelle habileté tactique. Les cavaliers arabes vont cumuler une virtuosité dans le maniement du sabre, des arcs à flèches, et parfois même du javelot. Leurs adversaires ont perdu leur cavalerie légère, passée pour la majorité à l’ennemi, leurs frères de race ! D’ailleurs, pourrait-on dire que la trahison est la reine des batailles ? Celle des Lakhmides, les alliés arabes des Perses, comme celle des Ghassanides, ceux des Byzantins, va précipiter la défaite des uns et des autres. La défaite du Yarmouk, comme celle de Hira, sonnent l’hallali des empires. Alors va s’effondrer chez leurs adversaires, plus encore du côté perse que du côté romain, l’espoir de vaincre par suite de l’imprévoyance du pouvoir comme de son incapacité à comprendre la guerre qui lui est faite.

               On peut méditer cette histoire des débuts de l’islam qui a vu des forces considérées jusqu’alors comme auxiliaires, marginales, s’imposer soudain à ce qui avait acquis une réputation d’invincibilité. On peut aussi, refusant de voir le monde tel qu’il est, renoncer comme le fit Khosro à l’entretien d’une troupe certes coûteuse, sa cavalerie lourde, mais garante de la pérennité de l’empire. La civilisation n’est-elle pas toujours, par son attraction même, une proie convoitée par tous ceux qui n’en participent pas, par destin, ou à dessein ?

                                                                                        

Quelques références (voir aussi les notes) :

. E-M Gallez : Le Messie et son prophète. Editions de Paris 2005

. P. Perrier - Thomas Walter : Thomas fonde l’Église en Chine en 65-68. Editions du Jubilé 2008

. P. Perrier : L’apôtre Thomas et le Prince Ying. Editions du Jubilé 2013

. C. Oman : Europe 476-918. Mac Millan. New York 1893

. J.B. Segal : Edessa, the Blessed City. Oxford university press. New York 1970

. W.E. Kaegi : Héraclius Emperor of Byzantium. Cambridge university press 2003

. Sebeos : Histoire d’Héraclius (en arménien). Traduction F. Macler. Imprimerie nationale Paris

. Guy Couturier : « Achèvement et ruines » (archives) – revue Parabole, mai-juin 1998, vol. XXI

. F.E. Peters : Jerusalem. Princeton university press 1985

. J.J. Norwich : A Short History of Byzantium. Vintage Books. New York 1997

. P. Pourshariati : Decline and Fall of the Sassanian Empire. Editions Taurus Londres 2008

. K. Farroch : Sassanian Elite Cavalry. Osprey pub. New York 2005

. M. Gil : A history of Palestine. Cambridge university press 1997

. M.L. Lewis : China’s Cosmopolitan Empire : The Tang Dynasty. Cambridge university press 2009

. The Walls of Constantinople. Osprey pub. New York 1984

. M. Palmer : Les Evangiles de la Route de la soie. 2001. Traduit de l’anglais par L. Strim, aux éditions Sully 2004 – 2011

. E. Luttwak : La grande stratégie de l’Empire Byzantin. Harvard university press 2009 − édition française, Odile Jacob 2010


[1] Voir notamment http://legrandsecretdelislam.com. La fuite mythique de Mahomet vers Yathrib/Médine motivée par une querelle d’essence religieuse avec ses concitoyens mecquois – citoyens d’une ville qui n’existait pas encore − est une réécriture habile de la fuite des auxiliaires juifs et arabes de l’armée perse quittant leur région syrienne ou de Terre sainte devant le retour victorieux d’Héraclius dans cette province romaine qu’ils avaient contribué à saccager.

[2] Le Reliquaire de la Croix, emporté par les troupes de Khosro II au moment où elles se retirent de Jérusalem, aurait été confié à la garde d’un général chrétien qui, selon la tradition de l’Église de l’Orient, aurait aussi participé à la prise de la ville.

[3] « L’épopée de Manas », bien connue au Tadjikistan, raconte la lutte du roi Manas (Manassé) contre les empiètements de la Chine.

[4] Une frise en trois tableaux, comportant 117 personnages, témoigne du séjour de l’apôtre en Chine, de 65 à 68. Elle a été gravée dans le granit à flanc de la colline de Kong Wang Shan, à Hai Zhou. On y voit Thomas rencontrant l’empereur Ming-Di, mais le personnage chinois le plus représenté est le prince Ying. L’apôtre et ses compagnons sont vêtus à la mode du Khouzistan, cette province maritime de l’empire perse, ce qui les distingue très bien des chinois. Sur cette frise, plus de trente signes apparaissent spécifiquement judéo-chrétiens.  On a aussi mis à jour sur le même site les fondations de l’église bâtie par Thomas sur un plan analogue à celui des églises paléochrétiennes d’Assyrie ou de celles de la côte malabar en Inde du sud.

[5] Yves RAGUIN, in “Le Christ chinois”, publié sous la direction de Benoit VERMANDER, DDB 1998, p.52-53.

[6] En particulier, la tribu historique des Qoréchites (Quraysh) est originaire du N-E de Lattaquié (Laodicée), et avait son caravansérail au lieu-dit « Han el-Qurashyé » (Han signifiant caravansérail), au bout de la rivière qui s’appelle elle-même « nahr el Qurashyé ».

[7] Hela Ouardi, Les derniers jours de Muhammad, 2018, Albin Michel.

[8] La destruction systématique de toutes les archives des pays envahis par les Arabes rend très difficile l’établissement de l’histoire réelle de leurs campagnes au fil des siècles, sur toute l’étendue de leur empire. Bien des faits essentiels sont heureusement attestés par les annales « romaines » ou chinoises.